Alcudia – Barcelone – Sète

Du 27 mai au 10 juin 2017 – Rédigé par Dominique Della Santa

Samedi 27 mai

Par une température estivale, Leslie, fidèle coéquipier, Nicolas, un camarade du CCS qui parle espagnol et moi, Dominique, le skipper, débarquons à l’aéroport de Palma de Majorque et sautons dans le premier bus pour Alcùdia, station balnéaire située 50 km au N-E de l’île, pour y retrouver Jean-Claude qui sera le second. Arrivé la veille, il a établi le contact avec Thierry, le skipper sortant. La journée est consacrée à l’avitaillement, aux petites réparations (pompe et tuyau d’eau, éclairage…) et achats de dernière minute, sans oublier les pauses café, les dégustations de tapas ni les glaces. 

Dimanche 28 mai

Ayant planifié le tour de Minorque, la première escale est Ciudadella située à l’ouest l’île. Une traversée d’une quarantaine de milles direction plein est, vent dans le nez, nous attend. En réalité, si le vent souffle dans la baie d’Alcùdia, il faiblit progressivement. En fin d’après-midi, nous arrivons à Ciudadella , située au fond d’un étroit chenal. Nous nous amarrons à mi-chemin, au club nautique. Visite de cette charmante cité et dîner d’un excellent risotto à l’encre de sèche sur une terrasse donnant sur le port de pêche.

Le port de pêche de Ciudadella
Au mouillage dans la baie de Fornells

Lundi 29 mai

Notre itinéraire prévoit de contourner Minorque par le nord avec une prochaine étape direction Fornells. Après quelques courses matinales au marché, on largue les amarres et Helena amorce la remontée de la côte par de petits airs qui forcissent en fin de journée. Arrivée dans la magnifique baie de Fornells où nous attendent plusieurs voiliers à l’ancre. Après quelques ronds dans l’eau à la recherche de bonnes conditions,  on mouille. La journée étant avancée l’équipage décide de rester à bord, renonçant à la bouillabaisse de langouste réputée du lieu.

Mardi 30 mai

Baie de Mahon – Jean-Claude

Dans la matinée, on lève l’ancre, cap à l’est en direction de Mahon qu’on atteint après quelques heures de moteur. Ici un large chenal parsemé d’îlots nous conduit à un ponton flottant isolé, situé en face de la cité, où nous amarrons Helena. C’est l’occasion d’un débarquement avec l’annexe. Mais le hors-bord rechignant à démarrer, on traverse à la rame. A la recherche d’un mécano, on en découvre finalement un qui accepte de venir nous dépanner malgré l’heure avancée. Bilan : carburateur encrassé remis en état en 20 minutes …pour 50 Euros.

Mercredi 31 mai

Ne nous étant pas annoncés à notre arrivée, le personnel de la marina, surpris de nous trouver là, mettra du temps à venir nous faire remplir leurs documents et à encaisser la taxe. Notre itinéraire prévoit un retour à Ciudadella par le sud de l’île. Environs 40 milles.

Après une navigation sans histoire, on retrouve l’embouchure du chenal de Ciudadella et on se propose de mouiller dans une des petites criques adjacentes pour varier les plaisirs. En fait, l’une ou l’autre étant impraticables en raison de la dimension d’Helena, retour à l’amarrage au club nautique.

Ciudadella
Une traversée par mer d’huile

Jeudi 1er juin

Après un dîner et une excellente soirée passée dans un resto de la vieille ville, recommandé par Nicolas, et une nuit on ne peut plus calme, lever de bon matin. Un complément d’avitaillement et le plein d’eau fait en vue de la traversée sur Barcelone, on largue les amarres et l’équipage fait ses adieux à Minorque. Mer d’huile, pas un souffle, quelques pêcheurs à la traîne, croisement de quelques paquebots de croisière illuminés. Durant la nuit, chacun fait ses deux heures de quart sans histoire jusqu’à Barcelone ou nous arrivons le vendredi au petit matin. 

Vendredi 2 juin. 

Après une demande infructueuse de place au port olympique en raison des dimensions généreuses d’Helena nous sommes bien accueillis au port Vell, adjacent au centre-ville, où Helena se retrouve perdue au milieu des yachts de luxe géants, taxe d’amarrage en conséquence.

Après une toilette et quelques tapas, balade en direction de la Sagrada Familia, point de rencontre touristique surpeuplé où, heureux hasard, nous tombons sur le nouvel équipage. Sangria pour tous dans le premier bistrot, glaces sur la Rambla, puis retrouvailles autour d’une table ronde pour un sympathique repas du soir.

La Sagrada Familia

Samedi 3 juin

Leslie est reparti pour des lieux moins ensoleillés. Jean-Claude nous quittera le lendemain. Nicolas, devenu le second, qui se révèle un excellent guide, et moi accueillons les nouveaux, deux couples, Maria et Jean-Pierre de même qu’Isabelle et Olivier. Les deux hommes sont de solides gaillards, sauveteurs du lac Léman à leurs heures. Visite du bateau, avitaillement à la supérette du coin et nouvelle tournée de tapas et autres gourmandises en ville. 

Dimanche (Pentecôte) 4 juin

Après toilette, petit-déjeuner et dernières démarches administratives, on quitte le port avec une petite brise de beau temps. Au large, après quelques manœuvres, cap à l’est direction Blanes, station balnéaire à une quarantaine de milles. Petit mal de mer pour Isabelle, le seul de la croisière. Le mouillage initial prévu en face de la plage ne se prête à nouveau pas aux dimensions d’Helena. On s’annonce au port et on s’amarre dans le coin visiteurs. Toilette, balade sur le quai, puis fruits de mer ou autres spécialités sur une terrasse face au port. 

Départ de Barcelone

Lundi 5 juin 

C’était trop beau pour durer. Le matin, le ciel est gris et la tramontane est annoncée pour le lendemain. On décide de ne pas faire escale à Palamos comme prévu mais de pousser jusqu’à Rosas, une soixantaine de milles plus loin pour visiter la région en attendant des jours meilleurs. Après une navigation par petits airs, le plus souvent appuyée au moteur, nous atteignons le port à la tombée de la nuit où nous sommes bien accueillis et amarrés à notre aise derrière une immense digue à l’entrée de la marina. Rafraîchissements au bistro sur le port, douche et repos bien mérité.

Mardi 6 juin

Recherche de restaurant à Cadaquès

Beau temps mais vent frais, comme prévu. Nous décidons de mettre à profit la proximité de Cadaquès. Situé à un quinzaine de km derrière la montagne, on se propose de louer une voiture mais aucune n’étant disponible, on se résout à prendre un taxi. Joli port de pêche au pied du bourg perché sur la colline et douce chaleur. Boissons fraîches puis balade dans les étroites ruelles entre les maisons blanchies à la chaux. Visite de l’église et, pour certains, d’un petit musée évoquant le développement du village avec l’arrivée d’artistes comme Dali. Après un apéro rafraîchissant sur le port, vers midi, les dames nous découvrent un restaurant jouissant d’une cour ombragée par d’immenses plantes exotiques, un vrai bonheur. Les plats typiques et le rosé local, servis par un garçon exubérant parlant français, se révèlent dignes du décor. Promenade digestive, le long de la côte l’après-midi et boissons fraîches au retour. Taxi et retour à Flores pour le coucher du soleil. Repas à bord, douche et nuit réparatrice.

Mercredi 7 juin

La tramontane s’est calmée pour la journée mais doit récidiver jeudi. Départ de bonne heure, direction le Canet en Roussillon, une virée de quarante milles où nous irons à nouveau trouver refuge avant le prochain coup de vent. Nous commençons par contourner la péninsule de Cadaquès dans de jolis airs de promenade, puis prenons un cap nord-est en direction du cap Creus, la frontière franco-espagnole. Une fois sur place les airs s’agitent soudain et la mer devient creuse. Deux ris dans la grand-voile et troc du génois pour la trinquette. Le vent dans le nez, on s’appuie au moteur. Et en avant pour une valse de quelques heures. Eole s’étant calmé on arrive en fin d’après-midi au moteur, voiles ferlées. Accueil sympathique et amarrage à quai sans histoire.

Après la douche, Nicolas nous conduit à un restaurant branché, bondé où, dans un décor noir sur fond de disco, nous dégustons d’excellentes spécialités locales. Non contents, nous bénéficions en prime d’une glace gracieusement offerte par Isabelle, bien remise de ses émotions. 

Isabelle et Olivier au cap Creus
Le palais des rois de Majorque

Jeudi 8 juin

Nouvelle journée de tramontane. Cette fois l’équipage se divise en deux camps. Les courageux qui irons visiter Perpignan et ceux qui optent pour une journée de détente sous forme d’une séance de thalasso. Après un bref parcours en bus, nous nous retrouvons dans le charmant centre-ville de Perpignan dominé par le palais des rois de Majorque. Ce dernier étant fermé à l’heure du repas, on en profite pour s’installer à la terrasse d’une brasserie. En début d’après midi, le groupe reprend l’ascension en direction du château.  Là, le groupe bénéficie d’une visite passionnante menée par un guide aussi logorrhéique qu’enthousiaste. Après la montée au sommet du donjon pour contempler le panorama, on regagne la ville pour une nouvelle pause rafraîchissante avant de reprendre le bus. Comme on oublie de descendre à temps, le chauffeur nous gratifie d’un tour de ville gratuit avant de nous déposer. Retrouvailles avec nos coéquipiers, en pleine forme. Douche, repas à bord et repos pour tous.

Vendredi 9 juin

Le vent est tombé mais il nous faut arriver à Sète le jour-même pour avoir le temps de nettoyer le bateau le lendemain. Lever à 6 heures et départ à 7 (sans jeu de mots) après échange des documents avec le garde de nuit de la marina. Parcours des 60 milles sans histoire, appuyé au moteur. Arrivée en fin d’après-midi à Sète où la capitainerie nous annonce qu’elle ne peut nous accueillir en raison des travaux en cours. Elle nous conseille de nous annoncer à Frontignan, quelques milles plus loin. Helena y est bien accueillie et reçoit l’autorisation de s’amarrer à quai, à condition de quitter le port avant midi le lendemain, la marina devant accueillir un rassemblement … de vieux gréements ! Jean-François, un des skipper d’Helena qui réside à Frontignan, se joint à l’équipage pour partager son repas d’adieu à l’excellent restaurant Porto Mar.

Dernier apéritif à Frontignan

Samedi 10 juin

La bateau et remis en ordre et nettoyé tandis que les dernier détails administratifs sont réglés avec la capitainerie. Nicolas et moi-même prenons congé du reste de l’équipage qui passera une journée à Sète. Jean-François qui est revenu nous chercher nous emmène, Nicolas et moi, au train qui nous réserve encore quelques surprises… 

Cabotage sur la riviera

Ecrit par Dominique Della Santa

Du 2 au 17 septembre 2017

La première semaine de ce mois de septembre a été calme et ensoleillée. Sans autre équipier qu’Alain, le patron, nous étions remonté la Riviera de Livourne à Gênes, mouillant successivement dans la baie de la Spezia puis devant Rapallo, tout en achevant de réparer ce qu’il y avait à réparer, et il y en a toujours… 


A la santé d’Helena ! de Portofino

Le samedi 9 septembre, changement d’équipage, mais également changement de temps. Helena accueille Vincent et Laurent, deux jeunes marins d’eau douce neuchâtelois. En fin de journée, avitaillement complété et autres lessives séchées, Jupiter gratifie l’équipage d’un véritable déluge, douche froide rapidement oubliée autour d’une table d’excellente cuisine locale.


La Riviera italienne

Dimanche, en fin de matinée, sous un ciel couvert, Helena quitte le Porto antico, destination Portofino, à environ 20 milles à l’est. Le nouvel équipage a en effet voulu profiter de la proximité de la célèbre station pour y faire un crochet. Cet ancien petit port de pêche devenu attraction touristique depuis belle lurette est encastré dans une crique à l’extrémité du promontoire qui porte son nom. En fin d’après-midi, on mouille dans une baie, un mille plus au nord. Après une fondue moitié-moitié, l’équipage y passe une première nuit plutôt calme. 


Rien de tel qu’une bonne fondue !

Le lundi, le temps est beau et chaud. Helena reste au mouillage. L’équipage partage son temps entre balades en annexe à Portofino puis à Santa Margherita (un mille plus au nord), collations et baignades. La nuit suivante est moins calme, Helena étant un peu plus ballottée que la veille. Répondant aux souhaits de l’équipage, les escales suivantes se feront systématiquement au port.

Le mardi, on lève l’ancre de bonne heure. Savona, notre prochaine étape, à quelques 45 milles plein ouest, est un port situé sur la Riviera delle palme. Le trajet s’effectue en partie à la voile sous des airs modérés souvent appuyés au moteur. Bien qu’essentiellement industrielle, Savona possède son Porto vecchio dissimulé près du centre ville derrière un pont tournant. Petite marina encombrée, Helena s’y trouve malgré tout une place à sa mesure. Après une bonne douche, l’équipage se rend en ville pour un apéro pris sur la rue dans un bistrot essentiellement fréquenté par des jeunes filles plus ou moins joliment tatouées. La soirée se termine dans une pizzeria genre fast-food, des plus bruyante. 


Helena au Porto vecchio de Savona

Le mercredi, après un capuccino et un croissant fourré pris sur le port, dès l’ouverture du pont tournant, Helena quitte Savona pour Alassio, station balnéaire renommée pour ses belles plages. Les quelques 25 milles sont parcourus le long de la côte ligure sous un ciel changeant et des airs capricieux. Ceux-ci forcissent progressivement à l’approche du port, ce qui contraint l’équipage à affaler à l’abri de l’Isola Gallinera, un mille plus à l’est. Un signe prémonitoire ? 

La marina d’Alassio est plus austère, mais Helena y est bien accueillie et c’est une place à flanc sur le débarcadère de l’entrée du port qui lui est octroyée, au grand dam des pêcheurs à la ligne qui s’y étaient installés malgré le panneau d’interdiction. La marina se situant en dehors du bourg, l’équipage s’est dégourdi les jambes un bonne demi-heure à la recherche d’une auberge. De retour au port, excellente nuit, on ne peut plus calme.

Jeudi, le plan prévoit un départ à destination de San Remo, à une trentaine de milles. Au réveil temps est beau, il y a peu de vent. La météo annonce toutefois du sud-ouest  entre 20 à 25 nœuds avec rafales jusqu’à 35 nœuds dans l’après-midi. Pas de quoi effrayer Helena. On va enfin pouvoir faire de la voile ! Toutefois, par prudence, avant de quitter le port, on remplace le génois par le yankee et on prend un ris dans la grand voile et l’artimon.


Jeudi matin, ça rigole

Sur le coup de 11 heures, l’équipage harnaché de ses cirés et autres gilets, le chef de bord à la barre, Helena quitte la marina d’Alassio. Une fois à distance de la digue, sous un ciel radieux, face a une petite brise et une mer peu agitée, on hisse l’artimon, la grand voile et le yankee. 

A peine la manœuvre achevée, sans prévenir, Eole se déchaîne avec 25 à 30 nœuds du sud-ouest. Grâce à la prise de ris préalable, on parvient à maintenir Helena au près bon plein, cap plein sud. Mais la mer se forme et on se trouve rapidement en face de vagues de plus en plus hostiles. On lâche du lest en abattant et en choquant. L’anémomètre oscille entre 35 à 40 nœuds. Le loch affiche une vitesse de 10 à 12 noeuds. 


Maîtriser la belle face aux éléments…

Par moment, le vent passe sous la barre des 30 nœuds, laissant l’espoir d’une accalmie, mais reprend de plus belle avec des pointes à 40-45 et des vagues d’un bon mètre qui commencent à déferler et à nous arroser de leurs embruns. 

Helena rechignant  à garder son cap, le barreur prend le parti de lâcher la bride et de la laisser se faire porter entre largue et vent-arrière. Le bateau retrouve alors une stabilité relative et s’élance dans de jolis surfs à une vitesse de 12 à 14 nœuds. Les équipiers sont soulagés, mais le barreur continue à veiller au grain (c’est le mot) à fin d’éviter un empannage inopiné. 

Après quelques (longues) heures de vol plané, Helena se retrouve à la hauteur de Vado Ligure. Ce port, exclusivement commercial, situé dans une baie orientée au nord-est, nous offre enfin un abri qu’on met à profit pour affaler. En fait, nous sommes à quelques encablures de Savona que nous avons quitté la veille. Nous retrouvons l’accueil cordial du Porto vecchio et la place, encore chaude, que nous avions quittée la veille.

Le bilan de notre aventure se résume à quelques montées d’adrénaline pour l’équipage. Helena, quant à elle, a prouvé, une fois de plus, ses qualités marines dans les situations délicates. En fin de compte, seul le yankee a souffert. Après une bonne douche, à l’eau douce cette fois, l’équipage repart pour un tour de ville pour finir dans une trattoria située en face de la forteresse de Priamar. Après un dernier verre de limoncello, de retour à bord, le sommeil de se fait pas attendre…


Vincent, heureux, le lendemain… 

Vendredi matin, le ciel est couvert mais Eole s’est calmé. Le programme prévoit de remettre le bateau au prochain équipage à la Marina de la Baie des Anges (Nice) le samedi après midi au plus tard. Quelques 75 milles, soit une quinzaine d’heure de navigation. A Savona, la capitainerie ne s’ouvrant qu’à 8 heures et le pont tournant qu’à la demi heure suivante, l’arrivée se fera au plus tôt vers minuit… 

Après règlement de la taxe, un autre capuccino et quelques croissants, Helena quitte son amarrage à 8 heures 30 tapantes. A la sortie du port, sous un ciel couvert, un vent du sud-est nous permet de naviguer au portant à bonne allure une partie de la matinée, puis à la voile appuyée au moteur. A la tombée de la nuit, on affale le reste de la toile pour terminer au moteur sur une mer calme.

Samedi 16 septembre à 0 heure 45, après avoir défilé devant le Rocher de Monaco et la Promenade des Anglais de Nice by night, Helena pénètre dans le port de La Baie des Anges. On s’amarre d’emblée au ponton du poste à essence qui fait office de réception. L’employé de veille nous aide à nous amarrer. Devant faire le plein de fioul le lendemain, celui-ci nous autorise à y rester pour la nuit. Helena devrait ensuite être dirigée vers la place d’amarrage qui lui a été réservée. La réservation ? Celle-ci se révèlera avoir été annulée !?

Mais ceci est une autre histoire… 

Hivernage 2017 – 2018

Ecrit par: Ph. Nierlé

Helena, après une dernière traversée de la Grande Bleue depuis Bizerte qui marquait ainsi la fin de la campagne de croisières 2017, a regagné à la fin du mois d’octobre dernier ses quartiers d’hiver à Port Napoléon, près de Port Saint-Louis, en Camargue.

La période hivernale sera consacrée à un grand service à terre, qui comprendra le nettoyage complet de l’intérieur, des révisions techniques, le décapage et la pose de vernis neufs sur les parties extérieures, la peinture de la coque et la pose d’un anti-fouling. 

Pour procéder à ces travaux, qui s’étendront sur une période de 5 mois, Helena a dû quitter l’élément marin, pour gagner, dématée, sa place dans un hangar fermé, à l’abri du mistral. Elle s’y trouve en bonne compagnie, puisque elle a pour voisin le dernier exemplaire de la classe P US, Olympian, construit à Chicago en …..1913 !

Depuis le mois de novembre, des équipes, sous la conduite de Alain Linder, s’affairent à Port Napoléon pour respecter les délais. Les premiers travaux ont porté sur le démontage de l’aménagement intérieur, le décapage et le ponçage des parties en bois, travaux qui vont se poursuivre jusqu’au mois de janvier 2018. Suivront la pose des vernis, la peinture de la coque, le réaménagement de l’intérieur, un grand nettoyage et, enfin, la mise à l’eau prévue pour la mi-mars 2018. 

Tout membre (ou non-membre) de l’Association est évidemment le/la bienvenu(e) à Port Saint Louis pour participer à ces travaux. Un logement est mis gratuitement à disposition des participants. En guise de compensation, les participants se verront reconnaître une semaine  de navigation gratuite (pour une participation aux travaux d’une durée de 10 jours minimum), ou une réduction de 50 % sur le coût d’une croisière d’une semaine (pour une participation de 5 jours minimum).

Pour connaître les périodes de travaux, prière de prendre contact directement avec Alain Linder (alain.linder@bluewin.ch ou 079 346 26 41)

Rédaction : Ph. Nierlé

2018 : où est Helena ?

Ecrit par : Alain Linder

Premier janvier 2019 … J’envoie mes voeux qui traversent les ondes (je suis à bord). Je consulte le site… Récits de croisières 20… 2017 joli … 2018 : rien !! L’année a été pourtant riche en événements et pleine d’émotions !

Debleu !

Héléna 1913 navigue pour vous, avec vous, pour votre plaisir !

La saison a commencé par le rassemblement des vieux gréements, la fête d’Escale à Sète que nous avons rejoint in extremis après que la flottille Barcelone – Sète a été annulée pour cause de météo. Escale à Sète, féerie de vieux gréement, l’Hermione en vedette (avec visite en tant qu’invités), joutes magnifiques et communion internationale de marins, une réussite.

Après, la météo ne s’améliore pas mais trois bateaux quittent Sète. Le Kruizenstern, le Standard, deux bateaux russes, et Helena 1913 en direction des Baléares.  

Et la saison est bien partie! Grâce à Fred et Matteo deux régatiers du Léman. 

Après les Baléares, le Sud Sardaigne: on découvre de nouveaux ports et mouillages. Puis la Sicile, les Eoliennes, Catane, Syracuse et enfin un coup de voile pour rejoindre Brindisi. Traversée de l’Adriatique dans de bonnes conditions et on retrouve avec plaisir la Croatie.  

Les marinas s’agrandissent mais en fin de semaines affichent complet! 
Mi-juin fin août, d’île en Île pour le plaisir des équipages avec Dubrovnik en point d’orgue! 

Et on suit le vent pour la Grèce. 

Et on suit le vent pour la Grèce. Corfou puis le tour du Péloponnèse, escale mémorable à Agrostolis où nous arrivons après cinq jours à la voile, croisière écologique en raison d’une panne mécanique. L’équipage a aimé et assuré !  

Après cela Santorin beau mais pas très accessible. Ensuite à Ios nouvelle panne … on sort le moteur et il part en révision.

Après avoir trouvé des solutions de remplacement pour la suite nous reprenons les croisières à Athènes le 21 octobre : Poros, Idra …

Et pour finir un bord sur la Turquie avant de revenir dans le Golfe de Corinthe par le canal du même nom. 

Nous serons bien accueilli à Galaxidi grâce au travail de préparation de Marc. 

Saison mouvementée mais on va de l’avant toujours! 

Merci au équipages pour leur compréhension et aux skippers pour leur adaptation. Nous avons eu la joie d’accueillir cette année deux familles avec des enfants qui nous ont prouvé qu’ils savaient s’adapter; c’était vivant et tous ont eu du plaisir à naviguer.

Alors à l’année prochaine! 

Alain Linder

Enfin libre !

Rédigé par Alain Linder

Héléna 1913 de retour de ses vacances en Grèce 

Le 15 octobre 2019 Helena 1913 peut reprendre la mer.
Merci à notre assurance et aux avocats qui nous défendent, ainsi qu’à nos membres et nos amis Grecs.  
Nous organisons une soirée à bord pour nos amis du port car le charme de notre belle à aussi agit. Le garde-port a déroulé le tapis rouge !
Le lendemain essais en mer pour tester le carénage de notre plongeur Stephan avec un équipage du cru !   

Jeudi 17 octobre 11h30, 

on appareille météo favorable et vents portant. Bientôt l’île s’estompe à l’horizon … pas de regrets….
Escale à Karistos et plus tard un salut nocturne au temple d’Apollon sous un ciel étoilé. 

20 octobre

Passage toujours unique du Canal de Corinthe et le lendemain on retrouve Galaxidi et l’accueil chaleureux d’Ali Baba !
Adieu au sympathique village et le temps toujours clément nous offre une belle navigation dans le golfe de Corinthe. 

24 octobre, 

arrivée en douceur pour le petit déjeuner à Argostoli (Céphalonie) point de sortie de la Grèce.
Cap à l ´Ouest!
Traversée agréable vent ENE 

28 octobre 

le soleil se lève sur l’Etna!
Escale ravitaillement et visite de l’Etna. 

30 octobre. 

Départ pour le détroit de Messine.
Mouillage à Taormina et escale à Reggio di Calabre pour attendre le vent du Sud qui le lendemain nous propulsera à plus de 7 nœuds pour passer le détroit ! Plaisir assuré et tant pis pour la chasse à l’espadon ! Magnifique environnement mer et montagne !
Cap sur les Éoliennes et arrivée au soleil couchant au large de Lipari. Le ciel se pare d’or.
Escale de 4 jours à Lipari. Tentative d’escalade du Stromboli avortée cause d’absence de ferries stoppés par la météo.  

5 novembre, 

appareillage pour Palerme navigation contrastée entre calme sous le soleil qui réchauffe encore à cette saison (tu ne mets pas le moteur ?) et le vent du soir venu du Nord à force 6.
Et ensuite pluie le matin avant l’arrivée au port. Mais en définitive le charme et le plaisir de naviguer à la voile.
Et on fête le soir dans le vieux Palerme.
3 jours d’escales, le marché pittoresque, et on retrouve des amis navigateurs.
Départ à 2 pour La Sardaigne vents soutenus au début puis maniables. Mer belle 2 jours de traversée agréable avec accueil à Cagliari de nos amis navigateurs partis avant nous de Palerme… chic et chouette! 

14 novembre

Équipage complété à 4 et petite fenêtre météo avant le passage d’une nouvelle dépression, on y va !
Départ calme en compagnie du bateau de nos amis et même un bord de spi avec plus tard des dauphins qui jouent avec l’étrave !
Ça ne dure pas et nous aurons une mer agitée à forte avec des vents atteignant force 8 avec un passage au calme au centre de la dépression. Spectacle impressionnant de nuages d’orages poussés par le vent générant des torrents d’eau. Choisis ta douche mon gars ! Et ça rentrait par la verrière et le capot central les vagues balayant le pont ! Zut pas mis les bâches.
Arrivée côte Est de Majorque, et bonne suggestion de l’équipage on va se sécher à Alcudia ou nous attendent les mécaniciens pour échanger l’inverseur.
Et surtout récupérer et préparer la dernière traversée sur la France. La nuit est tombée quand nous arrivons le 17 novembre au port où nous sommes bien accueillis. 

Mercredi 27 novembre 

Nous repartons avec un inverseur neuf et sommes 3 à bord.
Merci à Astilleros de Mallorca qui a coordonné le travail des mécaniciens.
La météo nous est favorable et en un seul bord vent WSW ou SSW 4 à 7 nous rallions en moins de 2 jours Port St Louis du Rhone. 

Bilan 2200 milles parcourus
1 latte perdue
1 courroie Balmar 

Merci à l’équipage, Laurence, Stephan, David, Janos, Stefan, Christophe, Gérard.
Sans oublier Helena 1913 sur le pont de laquelle nous sommes toujours ravis de naviguer  

AL, janvier 2020
Et bonnes navigations 2020 à tous

De Trapani à Palerme en passant par les îles Egades (août 2020)

Rédigé par David Baehler

Une semaine magnifique!

Effectivement, c’est une magnifique semaine qui s’est écoulée à bord d’Helena. Premièrement, la dame (Helena) est simplement magnifique. Avec sa ligne et ses bois vernis, elle attire plus d’un regard quand nous croisons d’autres voiliers dans les mouillages ou dans les marinas. Helena est bien équipée, confortable et avec des couchettes relativement spacieuses comparé à certains voiliers modernes.

Le skipper Alain a été parfait. Très compétent et très expérimenté, il a toujours été à l’écoute de l’équipage afin de rendre cette croisière la plus agréable possible. Mes 4 équipières, rencontrées pour la première fois sur Helena, ont elles aussi largement contribué, de par leur bonne humeur et gentillesse, de faire de cette croisière une belle expérience. Chacun a pu participer à toutes les manœuvres selon ses envies, nous permettant d’approfondir nos propres compétences.

Finalement, la Sicile et les îles Egades sont des lieux merveilleux pour la navigation, pour découvrir de magnifiques paysages et villages authentiques pleins de charmes. La nourriture y est excellente (et les vins aussi !). La météo a été quasiment parfaite, avec soleil et vent chaque jours.

Je ne regrette pas d’être devenu membre de cette association et espère pouvoir naviguer à nouveaux sur Helena très prochainement.

Palerme – Sète (mars – avril 2021)

En novembre de l’an dernier Helena a pris ses quartiers d’hiver à Palerme. En février et en mars plusieurs membres de l’association ont entrepris tous les travaux d’entretien et de réparation afin de permettre au bateau de voguer vers de nouvelles aventures.

Mais plutôt que des mots quelques images filmées à bord vous raconteront ce premier périple de l’année. 

Helena au chantier à Palerme

Mise en place du mat d’artimon

Le 26 mars Helena quitte Palerme pour sa première croisière de 2021, cap sur la Sardaigne. C’est ensuite une escale à Bonifacio et les îles Lavezzi avant de reprendre la mer jusqu’à Sète. 

Au large de la Camague

Au large de la Sardaigne

Escale aux Iles Lavezzi

De Palerme à Milazzo en passant par les Eoliennes

Du 8 au 15 août 2020

 » Ce fut un très beau voyage, loin de ce qui fait notre quotidien habituel. J’ai noté quelques impressions :

  • La matière, le bois qui invite à l’intimité
  • Un capitaine qui parle lentement mais agit vite, compétent efficace et rassurant
  • Un moment de convivialité et d’échange avec l’équipe qui précède et celle qui suit
  • Un équipage (mixte) qui sait cuisiner : coq au vin, gratin de courgettes, tagliatelles au saumon …et participe à la manœuvre.
  • Des paysages à la fois doux et sauvages qui reflètent par leur structure géologique la genèse de la terre, …. et la mer d’un bleu profond.
  • Des criques abritées pour les escales du soir.
  • Dans un espace réduit une impression de liberté où chaque itinéraire est discuté avec l’équipage.

Une expérience à renouveler. « 

Etienne TARDIOU

Arrivée à Alicudi
Dans les Eoliennes

Nous étions quatre apprentis matelots
Par une solide amitié liés
Qui rêvions d’aller sur les flots
Par Héléna fascinés

Mais l’an dernier la belle séquestrée
Dans un port hellénique.
A nos rêves s’est dérobée
Et bientôt nous a fait la nique.

Dès lors nous n’eûmes d’autre recours.
Que de nous jeter dans les bras
D’un marin au long cours
Qui dans le rouge jamais ne sombra.

Mais cette année oh merveille
Nous avons retrouvé la centenaire.
Et son amoureux de la veille
Alain le hardi légionnaire.

Avitaillement à Lipari
Stromboli

La mer fut calme cependant
Pas un souffle de vent
L’apéro célébré abondamment
Jusque sur le gaillard d’avant

A notre béatitude rien ne manquait
Si ce n’est de notre ami Patrice la placidité.
Que d’Aline l’hyper activité
Jamais ne put remplacer.

Donnons-nous rendez-vous l’an prochain
Les trois mousquetaires enfin quatre
Pour empanner a tout crain
Et contre Eole afin nous battre

Alors  Dieu-vat


Bernard Poyetton

Concarneau – Groix – Sein – Concarneau

La traditionnelle croisière annuelle du Club Nautique Vallée de Joux débute le 19 septembre 2022 à Concarneau, dans le port de pêche, devant la ville fortifiée.

Le dimanche, les marées étant favorables, cap sur la rivière de l’Aven, ses méandres enchanteurs et sauvages jusqu’à Pont Aven, où l’accueil chaleureux de l’association Belle Angèle et de son superbe bateau Minahouët nous attend. Il est d’un an l’aîné (1912) de notre ketch. Helena s’est posée sur la nuit sur sa béquille et le quai, pendant que nous profitions d’un restaurant quasi gastronomique.

Pont Aven

Le lendemain, malgré des calculs au plus juste, le départ à 8 heures 30 n’est plus possible, la marée descendant trop rapidement. Nouveau programme : balade en forêt et rafistolage de l’artimon, qui sera du coup utilisable pour la fin de la semaine. A 15 heures la marée nous libère.

Toutes voiles dehors, un joli portant de 15 nœuds nous permet de mettre le cap sur l’île de Groix et de mouiller à 19 heures dans la crique sauvage de St Nicolas, où nous admirons le fameux rayon vert du coucher de soleil.

Soirée à Groix

Mardi matin, cap à l’ouest, direction pointe de Penmarc’h, sous voile, au travers. Tentative d’entrée au port Le Guilvinec, mais les voiliers de plus de 13 mètres n’y sont pas les bienvenus. C’est donc un nouveau mouillage devant la belle plage du Ster qui nous accueille. L’avitaillement se fait alors en annexe à Kerity : huîtres, soupe de poissons et far aux pruneaux sont ramenés pour le menu du soir.

Calculs de marée et point météo : fantastique, tous les feux sont exceptionnellement au vert pour mettre demain le cap sur l’île de Sein.

Traversée de la baie d’Audierne avec déjà des courants et des vents favorables ; les dauphins sont à nouveau présents. Même par beau temps et vent léger dans le Raz de Sein, la mer se déchaîne soudain au sud du phare du Tevennec pendant un quart d’heure.

Arrivée à l’Ile de Sein
Sein

Le mouillage dans le port à échouage de Sein se fait sous un soleil radieux qui nous accompagne pour notre tour de l’île et ses murets de galets, île qui est délaissée par les touristes en cette saison. Seul le skipper profitera de la pleine lune pour faire un tour sur l’estran autour de Helena échouée mais béquillée au milieu de la nuit.

Jeudi, passage calme du Raz dans la brume. Peu de vent, ce qui nous donne l’occasion de hisser le spi en vue de l’archipel de Glénan.

Traversée du Raz de Sein
Escale aux Glénans

Mouillage-échouage devant l’île du Loch, avec les traditionnels plongeons depuis le beaupré. L’équipage prépare un nouveau repas délicieux ce soir : poulet sauce moutarde et spaghetti tomate.

Aux Glénans

Pour le dernier jour de navigation : balades en annexe et à pied dans les îles, avec en sus un échouage involontaire sur sable pendant 1 heure, le temps du déjeuner !

Il est finalement temps de rejoindre Concarneau, son port de pêche et ses restaurants dans la cité fortifiée pour un dernier repas breton, avec coquilles et sardines, puis crème fouettée au caramel.

Samedi 22 septembre, les nettoyages et le retour en voiture ponctuent cette semaine si bien remplie.

Alain Ihne